« Un goût d’encens vient chuter sur ma lèvre ; c’est cannelle, sucré, un peu aigre quelques fois, citron vert – ça voltige et caresse, pour se poser ensuite sur la peau, les nerfs, l’âme. Profondément. Comme je veux que mon poème touche ». Ces paroles ont coulé de mon rêve, une nuit. Depuis, je les conserve auprès de moi, en un flacon qui vient se frotter sur ma peau, à chacun de mes pas dansés.
C’est une caresse qui m’habite depuis l’année 2004, soit douze ans après mon extraction hors du vagin maternel, précisément le 20.04.1992, et qui continue de prendre possession de moi.
D’abord, dans ma prime enfance exaltée, ce fut une caresse cathartique – beaucoup de choses commencent comme cela – : j’écrivais des venins, des mots crachés, des paroles de pierre, brutes et acides ; j’écrivais pour guérir. Bien vite je découvris la puissance du verbe et son fond mystique, abscons, à refaire.
Je malaxais alors des pâtes, informes il faut dire, des mots que je trouvais dans ma mémoire du présent, jusqu’à en saigner dans mes nuits. Je souffrais pour l’écriture, et non plus par l’écriture ! et c’était une jouissance douce et perfide. Le charme m’ensorcela. Je créai autour de mon existence un espace par lequel je pusse me mouvoir pour souffler quelques belles paroles.
Aujourd’hui encore je tente de construire mes jours autour de ces caresses volages, indisciplinées, recelant l’un des plus vrais trésors que je sais : la Poésie.
Originaire du Mali, j’ai en réalité encore peu fréquenté ce pays, ayant passé mon temps à vagabonder – en cherchant des vers – dans les contrées françaises, notamment à Paris, ville où je naquis. Mes parents m’ont appelé Combilé Djikine, et je m’appelle Noks. Néanmoins riche d’une double identité culturelle et linguistique, je ne cesse, davantage maintenant, de questionner le fond de cette identité, et surtout de son lien avec l’art littéraire.
J’ai proposé mes textes à des revues : Zone critique, Infusion, Le Club des Poètes Sauvages ; à des plateformes informatiques : Oniris ; et récité des textes sur des scènes littéraires : Kitsch’n’bar (Strasbourg), La faute aux Ours (Lyon), Club des Poètes (Paris).
J’ai maintenant le projet d’une création commune poétique, à travers une revue. J’ai aussi le désir, comme bien des gens, de publier des livres !
Cela s’est un peu fait : Les envers, paru en Janvier 2017.
Je souhaite que ce ne soit que le début de l’aventure littéraire
Des paroles puissante, sûres et un vocabulaire précis…une quête d’identité que tu réussiras certainement au fil des tes poèmes.
#Les envers
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