Youcef Abdjaoui (1932-1996) – KABYLIE (Algérie)
Istikhbar (Introduction)
Ṭit ḍ ul mxasamen (L’œil et le cœur s’étaient querellés)
Γer lqaḍi sebḥen (Devant le Juge ils s’étaient retrouvés)
Sbaḥ zik mazal ṭafaṭ (Le matin de bonne heure, il n’y avait pas encore de lumière)
Muqar laxsam garacen (Le différend entre eux était si grand)
Ḍa lqaḍi iwhem (Que le Juge en fut étonné)
U mazal urifin ṭafaṭ (Et ils n’ont toujours pas trouvé la lumière de la réconciliation)
Aḥiḥa (Refrain)
Ṭit ḍ ul mxasamen (L’œil et le cœur s’étaient querellés)
Mcaraɛen fa zin (Et retrouvés en justice pour une question de beauté)
Γer lqaḍi myuzamen (Devant le Juge ils s’étaient rejetés la faute)
Anwi ttid-yebin (Pour savoir qui devait endosser la responsabilité)
A Siḍi lqaḍi meyez ma ḍelmeɣ (Monsieur le Juge voyez si j’ai tort)
Nekki ixleq-iyid rebi (Moi, j’ai été créé par Dieu)
Aḍ waliɣ wa ḍ-meyzeɣ (Pour regarder et apprécier)
Ul-agi ḍ-abuhali (Or ce cœur-là est fou à lier)
Yenɣaṭ acraɛ (Il se tue en procès)
Mi iwala zin lɛali (Quand il perçoit une beauté sublime)
Imennad attitabaɛ (Il espère poser son sceau sur elle)
A ṭit weyam (Ô œil, écoute bien ceci)
Lukan mači ḍ–kem (Si ce n’est pas toi le responsable)
Nek liɣ g-umkan n-tlam (Moi, je ne peux l’être, je vis dans un endroit sombre)
Ur ẓereɣ yiwen (Je ne rencontre personne)
Mi ṭwalaḍ ayen yelhan (Mais toi, quand tu vois tout ce qui est beau)
Ṭaqasḍ iyi am zrem (Tu me piques comme un serpent)
Ḍgem idika citan (De toi surgit le diable)
Ṭkecfed meden (Pour révéler mon état aux autres)
Ay-ul ili-k ḍ-lfahem (Cœur, montre-toi intelligent)
Ḍay ṭebɣiḍ adek-xedmeɣ (C’est ce que tu désires que je t’apporte)
Ṭettmennid iki beɛden (Mais tu ne souhaites que ce qui t’est lointain)
Si zik ḍa-tameɛ (Depuis toujours tu es un envieux)
Ḍi dduniṭ felli yelzem (Dans la vie, moi, je suis bien obligé)
Ayen ẓriɣ aḍak-t-mleɣ (De te montrer tout ce que je vois)
Ḍkeč kan ay-ḍa ḍalem (C’est toi seul le fautif)
Lqaḍi garaneɣ (Le Juge est notre arbitre)
A ṭit ulac wik mi-ɣelben (Ô œil, personne ne peut te battre)
Ḍ-lɛib ṭzemreḍ-as (Au mal tu fais face)
Ǧmiɛ n w ansa d-ikka lhemm (Partout d’où vient la souffrance)
Ḍkemi iḍa sebas (C’est toi qui en es sa cause)
Ṭesserwaḍ-iyi lemḥayen (Tu m’as écœuré de souffrances)
Ḍ-leɛṭab kul ass (De fatigue chaque jour)
Ala rebi ikem iɣelben (Seul Dieu est au-dessus de toi)
Ruḥ-iw ṭzemreḍ-as (Mon âme, elle, est à ta merci)
Ay ul ur kanwiɣ aka (Ô cœur, je ne t’ai pas cru ainsi)
Aḍeḍṣen meden (Être la risée de tout le monde)
Melmi k-ssekneɣ lḥaǧa (Quand je te montre quelque chose)
Ḍkeč ara imeyzen (C’est toi qui dois trancher)
Mi ṭwalaḍ deg-s lfayḍa (Si tu vois un bénéfice)
Γer zat qeddem (Pour aller devant, alors avance)
Mi twalaḍ ad k-tawi lebla (Si tu vois qu’une tourmente t’attend)
Ḥed ur k-inni ẓdem (Personne ne t’oblige à foncer)
Texte de chanson envoyé par Idir Tas