« Île » (« Ilha »)  d’Amílcar Cabral

Poème d’Amílcar Cabral (1924-1973) – CAP-VERT/GUINEE-BISSAU

La Serra Malagueta sur l’île de Santiago, au Cap-Vert.

Ta vie – mère endormie –,
nue et oubliée,
sèche,
battue par les vents,
se passe au son de la musique sans musique
des eaux qui nous emprisonnent…

Île,
tes montagnes et tes vallées
n’ont point senti passer le temps
et sont restées dans le continent de tes rêves
– les rêves de tes enfants –
à clamer aux vents qui passent
et aux oiseaux qui volent, libres,
tes aspirations !

Île,
collines sans fin de terre rouge
– terre brute –
rochers escarpés fermant l’horizon,
mer aux quatre coins emprisonnant notre idéal !

Texte original

Tu vives – mãe adormecida –
nua e esquecida,
seca,
fustigada pelos ventos,
ao som das músicas sem música
das águas que nos prendem…

Ilha:
teus montes e teus vales
não sentiram passar os tempos
e ficaram no mundo dos teus sonhos
– os sonhos dos teus filhos –
a clamar aos ventos que passam,
e às aves que voam, livres,
as tuas ânsias!

Ilha:
colina sem fim de terra vermelha
– terra dura –
rochas escarpadas tapando os horizontes,
mas aos quatro ventos prendendo as nossas ânsias!

Poème et traduction empruntés au site https://florentboucharel.com

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