Poème de Claude Dussert (1947-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

La nuit éteint les dernières lumières
Les rideaux des fenêtres étalent leur ennui
Derrière les volets filtre un rayon de lune
Des ombres se faufilent dans les rues éclatées
Apostrophant les seuils des portes cochères.
Leurs jambes sont lourdes
À porter le fardeau des ans
Leurs sacs à bout de bras
Pèsent leur poids d’errance
Leurs mains sales et calleuses
Cherchent un dernier mégot
Dans la poche trouée
D’un paletot verdâtre
À la capuche pleine
De rêves inassouvis
Et de cheveux ébouriffés, sales.
Car au bout de la mer
La terre est inhospitalière
Le bitume râpe les semelles trouées
La pluie suinte la tristesse
D’un quartier de misère
Aux vitrines explosées.
Les tunnels du métro
Débondent de corps entremêlés
Dans des wagons de désespoir
Aux alertes stridentes
D’un missile en approche.
Sur les quais surabondés
Des matelas s’entassent
Et des plumes volètent
Papillons de douceur
Au cœur de la mêlée.
Mais que recherchent-ils donc ?
Le 4 octobre 2024