Poème de Fatiha Benzebiba (1978-) – ALGÉRIE

Je suis terriblement déçue.
De l’âme humaine.
Diablement conçue.
Où elle nous mène ?
Pétrie de mal.
Elle répand la haine.
Et comme d’un régal.
Elle se nourrit de peine.
Complexe et compliquée.
Elle jalouse, elle se venge.
Ses arcanes imbriqués.
Ont des facettes étranges.
Elle aime mais peut détester.
Et elle nuit quand elle aime.
Elle est incapable de se délester.
De son amour pour elle-même.
Elle dévaste et peut enrager.
Si elle est démunie d’un dû.
Elle va jusqu’à tout ravager.
S’il ne lui est pas rendu.
Impie, volage, impudique.
Elle abhorre tous les liens.
Son amour à sens unique.
L’empêche de faire du bien.
Elle esclavage ses valeurs.
Pour une victoire éphémère.
Et elle convoite les honneurs.
Pour satisfaire ses chimères.
Sa folie des grandeurs.
La plonge dans l’obscurité.
Elle couRt après des leurres.
Et des plaisirs non mérités.
Sauvage, cupide, insidieuse.
Elle réclame toujours davantage.
Sa nature orgueilleuse.
La maintient en otage.
Cruelle, insatiable, déloyale.
Elle est à l’appât de conquêtes.
Féroce, indomptable, partiale.
A tous les abus, elle est prête.
Elle survole, elle effleure, elle lacère.
Selon le profit qu’elle tire.
Le malheur des uns est son repaire.
Et leurs chagrins l’attirent.
Elle vit dans le tourment.
Toujours sur le qui-vive.
Son appétit gourmand.
La mène à la dérive.
Elle vit dans la crainte.
De perdre ses amas.
Toute joie éteinte.
Est son unique panorama.
L’âme humaine.
Continuera à me décevoir.
Sa nature malsaine.
Annihile tout espoir.
Je suis terriblement déçue.
De l’âme humaine.
Qui est souvent perçue.
Comme un diable sur scène.
Poème extrait du « Souk des ânes », à retrouver sur le site partenaire Souffle inédit
