Sortie de « Jardins d’enfants », nouvel album d’Idir Tas

Idir Tas vient de sortir un deuxième album de neuf chansons, quatre en français et cinq en kabyle, intitulé Jardins d’enfants. Chaque chanson décline à sa manière le thème du jardin d’enfant, qu’il s’agisse d’un jardin réel et urbain, d’un jardin maritime ou ferroviaire ou plus largement encore d’un jardin d’idées ou d’idéaux.

La première chanson Jardin d’enfants parle d’un de ces coins d’innocence, perdu au milieu de la ville comme un îlot de bonheur. C’est un monde à part que le flux urbain n’atteint pas, où l’on peut retrouver son âme de poète.

La seconde “Awi yidan yiḍḍaḳ (Comme j’aimerais t’accompagner) », dont les paroles sont extraites du folklore kabyle, est une chanson d’amour. La poétesse espère rejoindre son bien-aimé pour partager avec lui son déjeuner et son dîner.

La troisième chanson célèbre la beauté de la baie d’Agay ; l’âme retrouvée de la Méditerranée, avec ses vertus bienfaisantes.

La quatrième chanson utopiste “Amar aḍḍ slaγ ul iw (Si j’écoutais mon cœur)rassemble les hommes qui ont oeuvré pour une société meilleure, qu’il s’agisse de Ghandi, de Mandela, de Che Guevara ou d’Aït-Ahmed. Elle nous emmène aux quatre coins du monde, des chutes du Niagara aux terres des aborigènes dAustralie, en passant par Nakoda, Tombouctou et le Tassili qui porte encore la trace de l’écriture berbère.

La cinquième chanson rend hommage à Pierrot, un enfant qui a grandi à Grenoble pendant la Seconde Guerre mondiale et qui adorait les trains, les virées à vélo et la liberté…

La sixième “Awi dan ḍḍi felaḥen (Comme j’aimerais accompagner les paysans) est un poème de Ferroudja Tahrour, née Tenouche. Il parle du souhait d’une jeune fille d’accompagner les paysans aux champs pour assister à leurs travaux ancestraux.

La septième chanson “Zuzen iṭ, ay Iḍes (Berce-le, Sommeil) est une berceuse provenant du folklore kabyle. Elle s’adresse à Dieu pour qu’il veille sur l’enfant, l’enfant dormant aux côtés des anges, lorsqu’il est tout petit, l’enfant partant à la découverte du monde, dès ses premiers pas, avec cet émerveillement qui nous fascine toujours.

La huitième “Mon Viaduc” rend hommage au viaduc ferroviaire de Saint-Marcellin, où se tient chaque année le festival Barbara. Elle se présente sous la forme d’un dialogue entre le viaduc et un enfant fréquentant l’école primaire qui se trouve à proximité. Plein de sagesse, ce vieux pont, inauguré en 1908, invite à écouter le chant de la Cumane et “les mots des contes qui l’illuminent de l’intérieur”.

La neuvième et dernière chanson “Ma ṭacfiḍ, a vava (Te souviens-tu, père)évoque des moments de complicité que lauteur a partagés avec son père, à Constantine et à Akfadou, au début des années 1990.

Nichés dans notre monde ou dans la mémoire enfantine, tous les jardins de cet album nous rapprochent de l’innocence que l’on porte en soi. Ce sont des fenêtres qui s’ouvrent à la fois sur le passé et sur la possibilité d’un monde simple et meilleur.

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