Théodore Gaëtan Badjo (1995) – Partenaire d’AFROpoésie – TOGO
Enfoncés dans l’hiver et le noir, la terre est battue.
Les vieux murs autrefois recouverts de lourdes pièces,
Bariolés sous l’effet de la résine, inspirent peu de confiance.
La province rumine, calme est la rue.
Demain on y verra des écoliers en blanc, des mères gaies.
Et, deux grands hommes dans des tenues marron clair
Devant la municipalité fermée, se font une causerie discrète.
Enfin, le couloir qui révèle des destins dans un garage obsolète.
C’est alors qu’apparurent des ustensiles crasseux.
A même le sol dégradé, trois lits poussiéreux
Le lavabo déboulonné fonctionne encore.
La toilette qui brise les dernières résistances de la dignité
Le ton monte, le rire éclate, la moquerie s’en suit, dans la tranquillité
Quand de simples légumes donnent leurs vies pour six voyageurs sombres.