Poème de Rodrigue Hounsounou (1986-) – Partenaire d’AFROpoésie – BÉNIN
Illustration: l'Ange de la douleur (1894) de William Wetmore Story - Cimetière protestant - Rome
Une passion dévastatrice,
Un sirop amer, un miel nivaquine,
L’amour brise le cœur et laisse
Un goût sucre-sel hydroquinone
Quand il est consommé
Et volontairement craché
Par celle qu’on aime de tout son cœur.
T’en rappelles-tu, mon bonheur,
Perle claire, perle rare, perle chère ?
Nos pensées et nos rêves
Sous la bannière d’un amour sans trêve
Et l’égide de Cupidon communiaient
Tel un feu ardent au creux d’une mare.
T’en rappelles-tu, mon œuvre d’art,
Perle claire, perle rare, perle chère ?
Ces nuits, devant le petit écran si cher
De nos portables où nous naviguions
Dans le bonheur, le rire et l’admiration;
Bâtissant des édifices imaginaires
De glace ; hélas fondue par tes chimères
Et ton feu si ardent ? Tes objectifs vils
Désormais ne rejoignent plus les miens;
Mon étudiante de la grande ville :
Cotonou. C’est normal ! Elle charme, rayonne.
Attractions mirobolantes et fascinantes;
Berceuse des aventurières effervescentes;
Elle t’a conquise. Innocence violée !
Vue la façon froide et désenchantée
Dont tu me traites désormais; l’évoluée.
A tes yeux, juste un tocard, un dépassé.
Du temps, tu en auras pour construire
Tes expériences de frasques inouïes.
Voici mes adieux dressés sur un laurier
De larmes, couronné de regrets infligés.
En dépit de mes sentiments pour toi,
Je mets un terme à cette histoire
J’aurai plus de temps pour moi.
Tu fais très mal à mon cœur
Tu me fais souffrir d’aigreur
Je dors mal à cause de toi
Je me réveille mal à cause de toi.
Je passe mal mes journées à cause de toi.
J’arrête de me torturer. Vis pleinement
Ta vie d’occupée. Vis ta vie follement.
Je vivrai la mienne avec foi.
L’apparence n’est pas la réalité.
Je le découvre avec toi.
Inscris-toi dans mon passé.
Rejoins le siège des mauvais souvenirs.