Poème de Medemaku Selome Lawrence (1993-) – Partenaire d’AFROpoésie – NIGERIA
Illustration: La nuit est un moment de mystère, cher aux romantiques du XIXe siècle (tableau de Nils Blommér, 1850).
Ces nuits
Ne sont plus les miennes;
Les cauchemars réitérés
Et les sourires stupides des ténèbres
Me ridiculisent et font péricliter.
L’enthousiasme d’une étoile qui sera vraiment la mienne.
J’ai beaucoup grandi
Pendant ces grandes heures de la nuit…
Mes pensées obscures
Dans la tête
Les oreilles
Et les yeux
Ne sont plus rythmées
Par la beauté chantée de la nuit.
Attendre l’aube devient une pénitence
La nuit reste longue et agonisée,
Les prières à Dieu n’ont plus de réponse
Suis-je un pécheur ou quoi?
Toujours reste la peur
La peur d’un demain incirconcis
Je sais déjà la cruauté
Et la brutalité de ces heures noires.
Mes vœux sont des prohibés?
Pourquoi ne m’ont-ils pas donné le repos essentiel?
Y-a-t-il un chef de Perse au ciel ?
Ah! Ces questions des rêves fictifs
Sont revenues vider toutes les pensées gardées par la tête.
Ces nuits sont faites pour un amour pur
Et non pour moi-
Le moi qui ne sais plus aimer ;
Le moi qui ne sais plus trembler…
Ces nuits sont nées pour la tendresse
Même si l’on couche sur la dureté
Et non pour mes regrets :
Je ne pense plus
D’amours tarifés de nuits passées
Ni de vins excessivement bus
Ni de la pomme au centre du jardin mangée
Ni de ces terres qui ne sont plus les miennes…
Je demande de ces heures d’amour pur
Le retour à l’innocence enfantine.