Poème de René Depestre (1926-) – HAÏTI
A
Paris, cette année-là, je dormais dans un grand dortoir avec un seul lit : c’était une corde tendue dans la pièce, une grosse veine au corps de la solitude moderne.
Chaque nuit on y
appuyait nos mauvais rêves d’hommes errants.
Au matin pour nous réveiller une main tendre détachait sans pitié
la corde.
C’était une corde avec un
C majuscule comme celle qui traverse ma vie et où chaque soir je suspends les dieux nomades de mon destin.
Extrait du site http://www.poemes.co