Poème d’Andy Davigny Péruzet (1981-) – Partenaire d’AFROpoésie – GUADELOUPE (France)
Illustration: une Muse tenant une cithare. Lécythe attique à fond blanc, 440-430 av. J.-C.
[wind brewing]
À mort !
À mort malheur en devenir !
Voix des grands largues intérieurs
Se donner à la vie,
Comme on s’essaye à l’envol,
Comme on se livre dans l’entaille des mots
Au hallier du réel.
S’en remettre au souvenir,
Comme on se suspend aux voilures du temps,
Comme on se dénude en offrande aux ombres
Dans la joliesse des heures pieuses.
Se maintenir à l’écart,
Comme on s’emploie à toute vertu,
Comme on joue tout à l’aune de l’innocence
Dans un souffle chaste.
Ai-je ici-bas une place
Avec ces pieds insolents qui ne touchent pas terre
Et ces paroles feintes qui ne trouvent pas écho ?
[birds chirping]
Aie le courage des laideurs
Aie le courage des chemins perdus
Aie le courage d’être source intarissable
De déception
De désillusion
De déconvenue
Et il ne s’agira plus de débâcle,
De déroute, ni de déveine menaçante
Dont nul ne peut se déprendre
Lorsque l’on renonce à tout.
Tout, sinon le geste du poète…
Vas-y
[grass rustling]