Poème d’Alexandre Privat d’Anglemont (1815-1859)– GUADELOUPE (France)
Illustration: prairies permanentes dans les Alpes bavaroises.
À Mme Joséphine de Fer…
La Muse est de retour ! La campagne s’allume.
Partez, ma fantaisie ; errez parmi les prés ;
Voici le soleil d’or et les cieux sidérés,
La nature s’éveille et le bois se parfume.
Le printemps, jeune oiseau, vêt sa première plume.
Avril vient en chantant dans les champs diaprés,
Ouvrir sous un baiser les bourgeons empourprés,
Et la terre en moiteur s’enveloppe de brume.
Le printemps engloutit la neige et les chagrins
Et dispense à chacun des jours purs et sereins.
Vous dont les rigueurs font que sur ma tête il neige,
N’êtes-vous pas d’avis, belle qui dès longtemps
De me faire mourir avez le privilège,
Qu’il serait sage et bon d’imiter le printemps ?
In L’Artiste