À George Floyd (vidéo-poésie)

Poème d’Andy Davigny Péruzet (1981-) – Partenaire d’AFROpoésie – GUADELOUPE (France)

Ce soir plus que jamais, je me sens nostalgique du confinement et triste d’avoir perdu les heures où je m’appliquais à scruter le plafond en pensant que toujours j’échouerai à y retrouver la splendide et virginale nudité du blanc. Aujourd’hui plus qu’hier encore, dans l’ombre bleue du soleil qui se détourne, j’envie ce plaquage au sol qui me priva de dire « je n’ai pas vu le temps passer » et me revient alors la lente conversation de mes yeux avec les murs. Ces murs droits, aux oreilles bouchées, qui portent le plafond comme on porterait le péché.

Et là les voix désenflent Et là la clameur s’évanouit Et là le plafond s’écrase de tout son poids sur mon dos de misère.   Car de sa cruauté de verre il est venu quelque chose. Quelque ombre à l’haleine lasse. Quelque haleine de lumière, oui. Peut-être un vieux songe en bas âge où l’esprit des ténèbres se joue de mon destin. Quelque passion hasardeuse qui s’éternise. Quelque obscure condition ensauvagée.  C’est là la turbulence prophétique des mots qu’on ne donne plus à entendre, ni à maudire. Des mots d’où s’est détaché quelque pétale bleu qui virevolte auprès de ma nuque brisée.

Portrait mural de George Floyd à Berlin

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