Poème d’Alcide Baret (1914 – 1959) – LA RÉUNION (France)

Sous la brise du large, au déclin du soleil,
Les cocotiers géants bercent leurs chevelures ;
Leurs palmes doucement vibrent au soir vermeil
Ainsi qu’en haut des mâts de chantantes voilures.
Le refrain de la mer, à leur chanson, pareil
Glisse sur le rivage aux blanches dentelures
Un soupir doux et frais qui hante le sommeil
Des sables endormis à l’ombre des ramures…
Mais qu’elle est, tout à coup, cette voix dans la nuit
Qui livre ses accents au murmure des palmes
Et qui semble, à la mer, dire un profond ennui ?
Est-ce de l’au-delà un faible écho qui meurt
Avec la blanche lame au pied des rives calmes
Ou la tristesse en moi qui fait pleurer mon cœur ?
Primes accords, 1949