Poème de Essaid Manssouri (1991-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAROC

Monsieur le juge,
Oui, je suis le coupable,
Je suis le responsable,
Je suis celui
Qui a cru aux êtres humains,
Je leur ai donné mes temps
Pour faire de moi un criminel
Je suis le coupable,
Je suis le responsable,
Monsieur le juge,
Jugez-moi comme vous voulez,
Jugez-moi sans pitié,
Serai-je ce condamné sans grâce
Et dans l’éternelle tristesse
Serai-je un prince ?
Monsieur le juge,
Je ne suis qu’un poète croyant
Croyez-moi Monsieur le juge,
Cet homme est mon frère
Je suis un être humain
C’est lui qui m’a trompé
Je l’ai vraiment adoré,
C’est lui qui m’a trompé
Il a volé mon humanité,
C’est lui, juré, je jure,
Lui qui creuse
Une tombe pour moi
Et je lui construis
Un palais en moi,
Il m’a volé, il a volé
Ma dignité, ma volonté.
Mon avocat,
Toutes les chansons
Parlent de moi,
Toutes les nuits
Me blâment,
Ces chansons d’adieu
Ces nuits de rencontre,
Elles disent toutes une partie de moi.
Mon avocat,
Tout autour de moi
Il parle de mes soucis,
Mes amis et mes ennemis
Aussi, ils parlent de moi.
Mon avocat,
La société est une pièce de théâtre,
Les rôles et les personnages
Les masques d’hypocrisie.
Ils jouent des rôles sarcastiques
Au-dessus de mon dos
Et ils portent des vêtements pathétiques
Devant mes yeux
Ils jouent des rôles ennuyeux
En chantant des énigmes pragmatiques,
Ils font du théâtre une réalité limpides,
Ils font du moi leurs réunions.
Mon avocat,
Je suis le coupable,
Je suis le responsable,
Jugez-moi comme vous voulez.
Mon avocat,
S’il vous plaît,
– C’est terminé.
La réunion s’est levée…
– Vous êtes condamné à la prison,
À vie
À la prison des poètes maudits
Surnommée l’enfer des poètes inédits
Jusqu’au jour de la résurrection.
Voici un jeune poète qui se distingue et certainement un des plus doués de son époque.
Un autre poème qui touche mon esprit et qui trouble mon âme!
Mon poète, on te condamné à l’exil, à l’abstinence et sur ton coeur que d’amertume!
Mon poète, assujetti, tu pleures ta servitude aux paroles proférées en vain;
que des paroles exclusivement et rigoureusement infaillible; que des paroles contraires aux dispositions de ton coeur…
Monsieur le juge et vous monsieur l’avocat,
L’honneur de mon poète compte plus que vos longs discours vides de compassion.
Puisse-tu Essaid, continuer ton excellente implication à afropoésie et je te remercie de nous offrir de si beaux poèmes.
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci pour lui. Que de beaux compliments !
J’aimeJ’aime