Poème d’Auguste Lacaussade (1815-1897) – LA RÉUNION (France)

Versez, femmes, versez encore,
Versez ! que je boive à long traits !
Phoibos m’embrase de ses traits ;
Versez ! sa flamme me dévore.
Donnez, femmes, donnez des fleurs,
A pleines mains des fleurs nouvelles !
Ma tempe ardente a brûlé celles
Qui l’embaumaient de leurs senteurs.
Mais toi, foyer vivant qu’allume
Éros et sa flamme, ô mon cœur !
Qui pourrait éteindre l’ardeur
Du feu secret qui te consume ?
Les Anacréontiques, Alphonse Lemerre, éditeur, 1896, Poésies d’Auguste Lacaussade, tome 1 (p. 94).