Poème de Driss Korchi (1970-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAROC

Tu t’en vas insouciante
Comme une ombre.
Seul ton parfum est ton dénonciateur,
Seuls tes mensonges,
Seule ta versatilité
Et les couleurs dont tu te peins
À ton gré
Et au gré
Du temps qui se recèle
Derrière un buste de mirage…
Tu t’en vas sans remords,
Sans scrupules
Sans rien,
Tu t’en vas !
Ni les graffitis
Dont tu as égratigné
L’horizon
Ni les blessures qui saignent encore
Sur le buste d’eucalyptus
Ni les oiseaux frivoles
Qu’un simple cri
A effarouchés…
Ne t’ont dissuadée !
Tu t’en vas si légère
Que le vent coulis te soulève
Sur les pétales des marguerites
Et sur l’anis rouge.
Tu t’en vas sans souci.
Tu t’en vas comme une folle
Qui n’a pas su trouver répit…
Va ombre de mes printemps !
Va fausse brise !
Les fleurs préfèrent les limbes
Que de sortir fanées…
Va sans tourner les aiguilles de temps
Ni les lumières que tu semais
Dans mon coeur comme un paysan féru.
Tout est parti avec les dires,
Avec les délires
Et le temps fichu
Que tu craignais !
Ton ennemi,
Mon ennemi
Qui me crachait les grains de déception
Dans ton giron,
Dans ton sourire
Et dans l’extase qui a brûlé vif
Le mot qui m’asphyxiait…
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