Poème de Djalila Decache – ALGÉRIE

Maintenant que tu as eu le temps
De revenir aux choses ordinaires, aux choses simples
Celles que tu affectionnes
Maintenant que tu as quitté cette terre-ci,
Arable, provisoire, friable
Maintenant que les bras des arbres et des fleurs
Te bercent et te protègent
L‘olivier, le citronnier, la rose, le jasmin
Mahmoud, Ya Mahmoud
La Maison est vide sans toi
Et le chemin aussi, âpre, solitaire
Que la paix, la patience,
ta sagesse initiale te fassent cortège
Mahmoud, va
Réchauffe de tes pensées vertigineuses
Les deux mètres de tourbe dans ce petit cimetière
Calme et fleuri
Tu as inauguré les portes
Elles sont tellement lourdes maintenant.
Mahmoud mon frère, tu voyais loin, tout le temps
Pour nous, pour les autres, pour toi
la date de ton départ.
Poème du site partenaire Souffle inédit