Poème de Claude Dussert (1947-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

Jeune fille au foulard mal fichu qui titube
à la traîne d’un barbu cacochyme, imbu d’a priori,
triste valétudinaire armé d’un cimeterre et d’un corset de honte.
Quand sur la promenade on le montre d’un doigt caché sous un foulard
Et que l’on s’interroge : quel est ce prétentieux bardé d’obscurantisme
qui ose défier la raison, le bon sens ?
Pauvre, pauvre fillette assujettie au joug
décapitée dans une rue fréquentée d’Ispahan
où le martyre des femmes devient un fait divers.
Cisaillée en pleine rue à la vue des passants ;
Cette scène ordinaire de l’amour en Iran n’attriste plus la colère des gens.
Plus personne ne parle de ces sévices odieux, on se voile les yeux dans un foulard de soie ;
Le martyre des femmes devient chose commune.
Tout le monde s’accommode de cette diversion, qui n’est tout au plus, qu’anecdote banale.
La justice ne fraye pas avec les pucelles !
Mona Heidari n’avait que dix-sept ans
son bourreau gémissait du haut de ses cent ans.
Quand la lame acérée, effilée et tranchante
balafra son sourire de vierge outragée,
un sourire de souffrance loin d’être pathétique
Que dis-je un sourire, un rictus, oui, d’eau et de sang mêlé
un sourire de ténèbres et de lamentation que seule peut effacer la mort satanée.
Ce sourire elle est seule à l’avoir partagé
quand sa tête a roulé par-dessus ses épaules
parce que son amant tout empapaouété
par des versets maudits déversés à la pelle croyait que par miracle,
Il nous la baille belle,
des vierges de douze-ans allaient lui être offertes
par des Dieux affligeants, des idoles, des fous.
C’est entre deux mensonges d’idiotes prophéties que j’ai pris connaissance dans un entrefilet
de ce que l’islamisme aux femmes promettait.
Je le jure devant vous, je n’ai rien inventé.