Poème de Claude Dussert (1947-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

Une légère brise vient de laver l’azur
Des reflets de cristal inondent l’océan
La profondeur du ciel recrée un horizon.
La journée d’avant-hier avait vu les nuages
En grosses boules noires s’amassaient dans l’éther.
La nuit s’était soldée par un feu d’artifice
Dans un fracas d’enfer, une vraie fin du monde.
Les éclairs lacéraient d’une beauté violente
Le sommet des montagnes aux arbres ravagés
Et des vents si violents que l’on aurait pu croire
Que l’île allait d’un coup brusquement s’envoler.
Haïti surnage depuis des millénaires
N’enfante chaque jour que des lueurs d’espoir
Les villages alentour désespèrent d’ennui.
Une île plastifiée définit les contours
Des enfants qui pataugent dans cette purulence
Ils ne sont bien souvent qu’une monnaie d’échange
Pour des marchands d’esclaves avides et mécréants.
Quelques gourdes seront, pour une année entière
Le salaire de la peur et de la trahison
D’un père, d’une mère en mal d’adoption.