« Le Chant de l’Exilé » d’Arwa Ben Dhia

Poème d’Arwa Ben Dhia (1986-) – FRANCE/TUNISIE

Représentation d’un albatros hurleur en 1837 – Journal « O Panorama » 

Je traîne mes pas lourds
Étranger au matin,
Dans la brume d’un port
Aux rivages lointains.
Je vogue, tel un voilier égaré,
Sur des flots indolents.
Tout s’efface comme une ombre qui danse,
L’exil m’étreint dans sa froide absence.
Mon âme esseulée, hélas, ne peut qu’entendre
L’écho des rires malveillants, des bruits indifférents.
Moi, rêveur aux ailes de grandeur déployées,
Je heurte en vain les murs de leur regard étroit.
Chacun de mes mots s’effondre
Dans leurs oreilles en un vain contrepoids.
Ils ignorent mes cieux, lieu de mes songes.
Ils ignorent les vents où mon cœur se refuge.
Mais qu’importe la foule aux albatros ?
J’erre, noble albatros, en chantant,
Fuyant ce monde sans évasion.
Seul le cygne noir entend ma chanson.

Arwa BEN DHIA
Paris, le 31/10/2024
Inédit © à retrouver sur le site partenaire Souffle inédit

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