Poème chanté d’Idir Tas (1960-) – Partenaire d’AFROpoésie – ALGÉRIE (Kabylie)

— Ô mon Viaduc, comme tes jambes sont grandes !
— C’est pour t’emmener plus haut, mon enfant mon enfant.
— Ô mon Viaduc, comme ton écho résonne loin, quand je te parle.
— C’est pour que s’élève ta voix, si douce et si ténue.
— Ô mon Viaduc, que les trains qui passent sur ton dos sont lointains !
— C’est pour que tu saches mon enfant que le voyage éloigne, éloigne.
— Ô mon Viaduc, est-ce que tu étais déjà là, quand mon papa était gamin ?
— Bien sûr mon enfant, c’était un bambin qui adorait courir entre mes jambages.
— Ô mon Viaduc, m’entendais-tu quand je récitais des poèmes à l’école ?
— Bien sûr mon enfant, et même que je me penchais pour mieux t’entendre.
— Ô mon Viaduc, n’as-tu jamais le vertige du haut de tes jambes ?
— Non non mon enfant. J’aime saisir ce vide qui m’entoure. Il m’aide à rester philosophe
— Ô mon Viaduc, comme j’aimerais te ressembler !
— Tu me ressembles déjà mon enfant, seulement tu l’ignores.
— Ô mon Viaduc, n’as-tu jamais peur la nuit, quand tu dors tout seul dans la combe ?
— Jamais jamais mon enfant. Le chant de la Cumane me berce et me raconte des milliers d’histoires. Et si je n’y vois goutte quand on a éteint mes lumières, les mots des contes m’illuminent de l’intérieur.
Poème chanté présent dans « Jardins d’enfances », nouvel album d’Idir Tas
Pour vous procurer l’album, adressez-vous directement à l’auteur par courriel : idir.tas@gmail.com