Karim Cornali (1979-) – FRANCE
Les trois thés
sous la tente
célèbrent l’entente
de l’hôte du voyageur et du silence
Il y a des Djinns
ce soir
sur les dunes
la lumière est si belle
que mon âme est sortie
Deux chacals à la tombée du jour
pêchent
sans se soucier des campeurs
le littoral de la Mauritanie
demeure encore sauvage
Les yeux des chacals
brillaient sous la lune
j’ignorais que la nuit
les rêves
pouvaient avoir des yeux
A l’aube
une multitude d’empreintes
autour de mon duvet
ils m’ont laissé dormir en paix
à dix pas du feu
Trois jours à camper
sur un cordon dunaire
qui plonge dans la mer
je suis devenu
cristaux de sel
Le corps dans le ciel
et le sable sur le corps
j’ai touché la nudité
silencieuse et précieuse
du désert
Encore les chacals
fugitifs dans les écumes
en train de guetter
jusque dans mon âme
si tout se passe bien
Prédateur de l’invisible
j’ai rejoint le chacal
qui tenait dans sa gueule
une sirène étoilée