Abdillah Abdallah (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – COMORES
A une vitesse de croisière,
Le monde évolue sans attendre les bancals.
Comores, petites îles à la beauté inouïe,
Continuent à priser leur dope.
Les politiciens aux poches longues,
Les commerçants, vendeurs des misères,
Comme des vampires assoiffés de sang,
Construisent leurs châteaux sur les dos des plus vulnérables,
Oubliant la masse populaire, la force du pays.
L’écart se creuse entre le monde d’en bas et celui d’en haut,
Les pauvres aux bouches béantes et aux lèvres gercées,
Du matin au soir, pareils aux oiseaux, cherchent leurs pitances.
Les riches, aux joues suintées, aux yeux fermés,
Semblables à des pythons se goinfrent matin et soir sans souci.
A une vitesse de croisière,
Le relai continue sans interruption,
Pauvres Comores derrière, les yeux demi-fermés
Tendant la main pour quémander l’aumône.
Comment, avec un réservoir qui fuit,
On peut faire décoller l’Air Comores,
Pays des miséreux, au quatre gouvernements,
Pour suivre le peloton dans le monde ?
Tâche large et complexe qui exige une technicité,
Et non de l’individualisme et du népotisme.
Avec la haine implantée dans les cœurs,
Comores ne peuvent quitter le starting-block.