Jérôme Aviron (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

22 h Trois frêles oisillons sur la sono, Montent déjà la garde En chantant crescendo, Croyant que personne ne les regarde.
Et bien non, moi je vous vois, Tandis que vous vous donnez
En spectacle, pendant la Sainte Messe, qui nous revoie Au
Jeudi Saint à Dakar la bien aimée, chaque année.
Le lavement des pieds Va d’un bon train,
tandis Que du haut de votre perchoir,
hardis, Vous n’arrêtez jamais de nous épier.
Votre jeu apparaît Désormais au grand jour, Au moment où
la profonde nuit noire, comme toujours Ici, tombe dès vingt
heures, quand le soleil disparaît.
Belles prémices du Triduum Pascal,
Célébré en ces lieux fort chamarrés,
Où boubous et prêt-à-porter bigarrés
S’entremêlent en un bouquet jovial.
Les paroissiens fervents Arrivent, bien avant Que cette
cérémonie au long cours ne commence, S’assurant
une bonne place, ayons confiance.
Chacun médite sur l’humilité du Serviteur des serviteurs De Dieu, Jésus
Christ, représenté par le Prêtre revêtu du sacerdoce, Par le soin qu’il
prodigue envers ses ouailles, à toute heure Disponible pour chacun, fruit du
célibat qu’amoureusement il endosse.
Alors, les chants humains montent au firmament,
Couvrant les verts piaillements Disharmonieux,
soudain grêles, Des volatiles envolés à tire-d’aile !
A Dakar, le 13 avril 2017