Poème de Driss Korchi (1970-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAROC
Sur la route extraordinaire, nos cœurs sont récalcitrants de stupeur…
La nuit en gésine sécrète la bile sur les feuilles de ses formes…
Les étoiles ressemblent aux yeux de quelques monstres lointains. Nous dévalons les pentes, l’autocar dévore le tapis élimé de la route…
Ses yeux flamboient comme les quelques monstres lointains…
Les arbres, têtes de Méduse s’inclinent sur le chant de l’étrangeté. C’est la nuit de nos ambitions déçues, nous courons après nos propres formes, ressemblons à toutes les formes:
Têtes des arbres, roches abruptes, ombres étendues par millier, cris perçants qui déchirent les silences, larmes déçues…
Sur la route, sous le soleil noir des rêves, sous les fouets des réminiscences, sous la subtilité de nos pensées voyageuses vers l’inconnu…
Entre les voyageurs infernaux, contrebandiers et contrebandières, nous nous perdons entre les épices et d’autres marchandises dans l’ivresse des grimaces et des stratagèmes.
Sur la route, comme les vents des vallées scabreuses, à la pirouette de notre confusion, nous allons à notre incertitude, nos chimères,
Nous dévalons les pentes furieuses et obéissons à leurs gravitations vertigineuses:
L’avenir là-bas a le goût du vide…
Errances, page 83