Poème de Jean-Baptiste Tati Loutard (1938-2009) – CONGO (Brazzaville)
Illustration: photographie du Cap de Pointe-Noire (1924)
Je sors d’un peuple de pleine eau
J’ai vécu longtemps comme une plante côtière
Et je n’ai point perdu ma salure
Je n’ai pas oublié les contes les fables
Les devinettes les énigmes les légendes
Qui se racontent la nuit sur l’estran
A la lueur des feux de marée
J’eusse été riche si j’en étais marchand
Le vent du large a gonflé mes songes
Entr’ouvert les portes de l’esprit
Que ne puis-je retourner parmi les génies de haute mer
Mes pensées en deviendraient des semis d’îles.
Extrait de Le Serpent austral (1992)