Poème de Rodrigue Hounsounou (1986-) – Partenaire d’AFROpoésie – BÉNIN
Illustration: Photographie (VOA) de soldats essayant d’empêcher les manifestants de se diriger vers l’Assemblée nationale à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 30 octobre 2014.
Jeunesse ! apprends à dire NON avec véhémence
Jeunesse ! fais front quand vient l’injustice
Et que frappe à ta porte l’asservissement
Porteur des armes de musellement.
Jeunesse ! porte l’étendard de la liberté et de l’indépendance
Barricadée du sens de l’union et du sacrifice
Jeunesse africaine ! brandis le poing vers le ciel
Ouvre les yeux et lève la tête de gondole :
Lorsqu’on est dépourvu de toute humanité
Et qu’on se voit confier
La gestion des êtres humains,
Alors on les conduit par la main
Telles des bêtes à l’abattoir
Ne tuez pas en la jeunesse sa foi
Ne tuez pas en la jeunesse sa détermination
Ne tuez pas en la jeunesse sa passion ;
C’est un crime : triste abîme bourré de venin
NON à la tyrannie suicidaire des dirigeants africains
NON au népotisme des tout-puissants
NON aux semblants de social des renards aux dents de sang
l’Afrique est malade de sa jeunesse étouffée
La misère, la famine, la souffrance, la précarité,
Le manque de liberté se lisent sur tous les visages
Jeunesse oppressée, martyrisée, narguée dans le mensonge
Avec un comportement d’égoïste. Un silence
Criminel face à tout ce que subit la jeunesse
La conséquence de la souffrance, c’est la révolte
Mais la nature se chargera en épouvante
De faire justice à ce peuple
Et vous paierez vos dettes au peuple.