Poème d’Élie Welcome Ozoux (1865-1926) – LA RÉUNION (France)
Illustration: nid d’un moqueur des savanes, par
L’orage a tout détruit ; l’arbre égoutte ses pleurs
Dans le jardin qu’Avril embellit et parfume,
Et, sous le ciel plus doux, lentement se consume
Le parfum qui s’enfuit avec l’âme des fleurs !
Écloses au déclin des nocturnes douceurs,
Dans l’orgueilleux éclat qu’un rayon d’or allume,
Sous la même parure et le même costume,
D’autres roses prendront la place de leurs sœurs ;
Et l’on ne saura pas, en voyant l’allégresse
Des oiseaux en émoi sous la tiède caresse,
La souffrance des nids vides de leurs trésors !
Mais moi qui l’aurai vue, et qui sais le martyre
Des espoirs dévastés, du moins je pourrai dire
Le deuil des cœurs éteints et des pétales morts !
En zig-zag, récits de voyages.