Poème de Souleymane Kidé (1980-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAURITANIE
Illustration: rue de Boutilimit en 2007.
Il y a ceux qui roulent
Et ceux qui déroulent.
Il y a ceux qui refoulent
Et ceux qui se défoulent.
Il y a ceux qui obéissent
Et ceux qui désobéissent.
Il y a ceux qui risquent
Et ceux qui éteignent les rixes.
Il y a ceux qui sévissent
Et ceux nègres de service.
Il y a ceux qui révoltent
Et ceux qui tout récoltent.
Il y a ceux qu’on révoque
Et ceux qu’on convoque.
Il y a ceux qui acceptent l’affront
Et ceux sur tous les fronts.
Il y a ceux aux bras croisés
Et ceux aux cœurs toisés.
Il y a ceux qui refusent
Et ceux qui sans cesse abusent.
Il y a ceux qui trahissent
Et ceux qui haïssent
Et ceux qui hissent
La honte à son apogée
Et sans jamais prendre congé.
Il y a ceux acceptent l’opprobre
Et ceux qui vivent sous l’ombre
Des chênes de l’honneur
En y trépignant l’horreur.