Poème de Driss Korchi (1970-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAROC

Je te réponds à travers les années, à travers l’ondoiement de l’éther et l’intimité des nuits ; repentir et réponds…
Chant doux voyageur gémissant !
Je jure sur les feuilles des arbres sur les pierres ermites, sur le murmure des vents paradisiaques,
Je jure sur les forêts vierges, sur la fugue des eaux, sur les ravins du passé et sur le chant du printemps…
Je t’entends et te perçois à travers le vide qui nous écarte, le vide qui nous déchire dans ses descentes vers nos Blessures et nos baisers farouches…
La pente descend nonchalamment avec ses débris de cailloux et ses plants sauvages,
Et toi, médite sur les flaques effarouchées par tes larmes, sur la pente qui descend, sur nos blessures qui s’élèvent comme des montagnes emprisonnées…
Je te réponds de loi ; entends-tu mes pensées et mes hésitations comme j’entends tes plaintes et suppliques? Entends-tu ma voix trouble et anxieuse ? Répètes-tu mes chants dès que tu vois mes fleurs du laurier rose ou les ruisseaux secs couleur d’exil ?
Tu marches dans la boue de tes malheurs et tes larmes montent en toi comme des pluies en vapeur…
Je comprends tes agitations et sursauts, je lis dans tes incertitudes et tes sentiments sont crucifiés,
Mes regards embrassent tes promenades comme l’étoffe son corps.
Mes yeux parcourent tes distances et arpentent tes limites…
Errances, p. 85-86