Poème de Essaid Manssouri (1991-) – Partenaire d’AFROpoésie – MAROC

Ma nuit longue, voici que les lampes s’illuminent
Ô nuit, voici que les jeunes soucieux s’éveillent,
Optimistes malheureux, désespérés font grise mine,
Se mettant à la recherche du monde, ils se réveillent
Dans les bras de l’ivresse, l’inconscience qui mène
Aux oublis idéaux. Chaque fois, je surveille
Par ma peine secrète, dans mon for qui culmine
Aux fenêtres de mon âme insomniaque, ils veillent
Autour d’une bouteille triste comme des flamines
En septième ciel se discute leur sommeil
Tranquille et calme est leur pensée, ils abominent
Leur sort, ils enterrent leur corps dans les bouteilles
Du vin éventé, endeuillé, Ô nuit, lorsqu’un jeune rumine,
Lorsqu’un enfant rumine ce qu’il a écrit sur les feuilles
Dont l’esprit et le corps sont les vers qui éliminent.
Dont le temps qui s’écoule chante dans les oreilles
La tristesse engagée et ses consonnes qui géminent
Dans la langue habituelle de leur silence qui sommeille.