La Créole

Poème de Maurice Rollinat (1846-1903) – FRANCE

Créole en turban rouge, par Jacques Guillaume Lucien Amans (v. 1840).

Voici l’heure décolorée :
La créole a quitté l’ombrelle
Et bâille dans son hamac frêle
Au bruit de la vague éplorée.

Les chatoiements du clair de lune
Vont et viennent sur sa peau brune :

Cependant que sur l’âpre dune
Les algues soufflent leur parfum.
Plus d’un boa cherchant fortune
Dans la forêt se traîne à jeun,

Et les colibris, un par un,
S’effacent dans le jour défunt.

Gracieux fantôme indistinct,
Elle dort d’un sommeil profond,
Et la couleur de l’air se fond
Avec la couleur de son teint.

Les névroses (1883)

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s