Le lendemain

Poème d’Evariste de Parny (1753-1814) – LA RÉUNION (France)

La Femme nue dit Repos et Désir ou encore La Bacchante (vers 1844), par Félix Trutat, musée des beaux-arts de Dijon.

À Éléonore
Enfin, ma chère Éléonore,
tu l’ as connu ce péché si charmant
que tu craignais, même en le désirant ;
en le goûtant, tu le craignais encore.
Eh bien, dis-moi ; qu’ a-t-il donc d’effrayant ?
Que laisse-t-il après lui dans ton âme ?
Un léger trouble, un tendre souvenir,
l’étonnement de sa nouvelle flamme,
un doux regret, et surtout un désir.
Déjà la rose aux lis de ton visage
mêle ses brillantes couleurs ;
dans tes beaux yeux, à la pudeur sauvage
succèdent les molles langueurs,
qui de nos plaisirs enchanteurs
sont à la fois la suite et le présage.
Déjà ton sein doucement agité,
avec moins de timidité
repousse la gaze légère
qu’arrangea la main d’une mère,
et que la main du tendre amour,
moins discrète et plus familière,
saura déranger à son tour.
Une agréable rêverie
remplace enfin cet enjouement,
cette piquante étourderie,
qui désespéraient ton amant ;
et ton âme plus attendrie
s’abandonne nonchalamment
au délicieux sentiment
au délicieux sentiment
Ah ! Laissons nos tristes censeurs
traiter de crime abominable
le seul charme de nos douleurs,
ce plaisir pur, dont un dieu favorable
mit le germe dans tous les cœurs.
Ne crois pas à leur imposture ;
leur zèle barbare et jaloux
fait un outrage à la nature ;
non, le crime n’est pas si doux.

Poésies érotiques

http://www.mi-aime-a-ou.com/

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s