Poème d’Andy Davigny Péruzet (1981-) – Partenaire d’AFROpoésie – GUADELOUPE (France)

J’étais là même où l’on ne me trouvât pas. Et j’y demeure encore, confus, à l’endroit du rêve où il n’est de glaces ni de timides reflets.
Jeune, je songeais à l’horizon trouble des mondes d’après, certain d’être emmené telle une bête captive vers les vieux jours exaltant leurs hiers mourants. Mais le lèchement mousseux de l’herbe tendre d’ici a allégé mon pas pressé d’aller toujours. C’est le lieu d’une danse, d’un tressaillement des hanches où l’âme, par quelque battement occulte, s’égare et trémule à son tour. Mon cœur y est devenu chants inconnus, mon corps s’y est fait musique et feu… l’onde légère qui d’aimer se disperse. Bien, mal, qu’importe.
J’étais pourtant au lieu où l’on m’enjoignît d’être. Las, si las d’errer parmi mille chiens hurleurs. Soulagé, si soulagé des échos à leurs funestes abois.
Quel œil en éveil s’amuse d’une telle danse ?
Quelle sorte d’immanence se lie à ma présence ici ?
Tant de visages blessés, qui se détournent d’une halte harmonieuse… quels fragiles enchantements ont-ils perdus en route ?
Une vague glorieuse roule et me dévoile, le batuque qu’offre à entendre le ventre humide et frais de cette berme. Et par ici une sente dérobée par où être soi-même.
Nu et merveilleusement beau
Nu dans toute son impudique vérité
Nu à n’en plus être vu