Extrait du poème « Paroles »

Poème de Mnaouar Smadah (1931-1998) – TUNISIE

Terrasses de la médina de Tunis (2003, Raspail, Wikipédia)

Petit, je rampais sur les paroles

Enfant qui jouait du verbe et des paroles

Voix sans sens, j’étais, derrière les paroles

Et j’ai dépassé ces années trébuchantes, sur le chemin des paroles

De rêves et d’illusions, ma course derrière les paroles

Et derrière ce temps qui fuit j’ai couru pour les paroles

Je sais que j’ai été injuste envers les paroles

Et j’ai écouté les gens entendre la voix des paroles

J’ai parlé mais sans rendre service aux paroles

Ni sérieux ni ignorant celui qui plonge dans les paroles

J’ai souffert des blessures des paroles

J’ai pleuré la vie, chaudes larmes versées des yeux des paroles

Et je suis mort tant de fois pour les paroles

Ils les ont crucifiées puis les ont héritées les paroles

Car les cœurs des gens sont des tombes pour les paroles

Ils s’y réfugient pour s’en protéger et s’y perdent les paroles

Ce qu’ils ont de sens est mort et ils en sont morts pour les paroles

Marionnettes muettes ignorant la mesure des paroles

C’est un chant humain scandé par les paroles

Un chant au rythme de l’inspiration priant les paroles

Et des visions ivres se jetant sur les vallées des paroles…

Traduction réalisée par Inès Oueslati sur Huffpostmaghreb

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