Poème de Antjie Krog (1952-) – AFRIQUE DU SUD

Cela gronde doucement. la terre soulève
son crâne sous l’aile des nuages
couve l’orage le long du palais silencieux
des montagnes. un bulbul se glisse
au plus intime de l’érable —
au plus calme du tronc au cœur de l’arbritude
oh, immobile l’arbre attend. l’éclair
jaillit des strates bleues, le veld sent sa chair de poule
s’ouvrir au parfum des robes
pleines de promesses. dans ses cheveux éclot la rose
l’ultime fraîcheur s’évapore de ses aisselles
elle déboutonne son long cœur. jamais elle ne fut
si maigre, si seule, on avait attendu
une pluie qui, justement, n’était pas venue
Une syllabe de sang, Le temps qu’il fait, octobre 2013, page 81.
Traduit de l’afrikaans par Georges-Marie Lory.