Mère ! Mère ! Mère !

Poème de Mokhtar El Amraoui (1955-) – Partenaire d’AFROpoésie – TUNISIE

Maternité III – Eugène Carrère (1849-1906) – https://florilegeswebjournal.com/

A chaque berceuse de la mère,

Renaissent toutes les étoiles.

A chacun de ses baisers,

Rient les lèvres parfumées

De toutes les splendides nouvelles fleurs.

A chacun de ses soucis,

De ses soupirs de peur,

Face à la fièvre de son enfant

Inquiet en pleurs,

S’ouvrent tous les murs,

Tremblent les cierges fleurissant

D’un retour de lueurs sûres !

Elles accourent, radieuses lumières,

Répondant, heureuses et belles,

A leur source qui les appelle :

Mère ! Mère! Mère !

Elles lui promettent

De ne plus jamais la quitter

Et, loin du noir froid défait,

Se relève, flamboyant, l’enfant,

Dans les bras en fête de sa chère maman !

Bat le cœur d’un nouveau printemps,

Dans le ciel d’un sein infini de joie,

La chance est là, grâce à elle, encore une fois!

Elle se déploie, couronne fleurie de ses caresses !

Le malheur, de ses détresses,

Ne peut vaincre sa douce cuirasse d’amour.

Chaque nuit, chaque jour,

De toute sa vigilante tendresse,

Elle protège, inlassable lionne,

Son précieux fruit adoré

Qui, sans cesse, rayonne

En ses profondeurs dorées,

Depuis le berceau,

Jusqu’aux lourds soirs

Des trébuchants vieux rameaux !

Elle lui interdit de perdre espoir,

Refusant d’écouter l’horrible heure

Qui, implacable, hélas,

Sonnera, un jour, son départ

Laissant -quel malheur!-

Un horrible gouffre à sa place !

L’inconsolable enfant, à tout âge, toujours

Versera ses larmes amères,

Criera : Mère ! Mère ! Mère !

Rêvant à chaque instant de son retour !

© in Nouveaux poèmes

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