« Tendre sauvagerie » de Barbara Auzou

Poème de Barbara Auzou (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

Fleurs dans le parc national Namaqua, en Afrique du Sud, en 2011 par Winfried Bruenken. CC BY 3.0

couronnées pour un dernier acte

on a au cœur de sa fragilité

une ardeur qui occupe mieux le silence

aux yeux une impatience de printemps

et d’étendues fleuries

on détient un fil de soie

pour réparer les artefacts

et tout ce qui nous servait depuis

l’écriture des vents à celle des oiseaux

alors on pénètre plus doucement le lieu

d’un monde nouveau

sans réveiller l’enfant endormi

sous l’arbre à carquois

qui nous vola nos premières flèches

on a développé toute l’ingéniosité

du vivant

réinventé pour lui l’Afrique et ses déserts

on a suscité la pluie on a soulagé la terre

on s’est extasié devant

la marguerite du Cap que lèchent

rampants les sables ocres

et on sait tout au fond

que pas une de ces couleurs offertes

n’aura eu raison de la défroque

de notre tendre sauvagerie

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