Poème d’Amélie Tello (??-??) – ALGÉRIE

La ville est, ce matin, en robe nuptiale,
Pour célébrer pompeusement ses épousailles
Avec l’hiver nouveau brusquement apparu
C’est pourquoi, cette nuit, il a neigé fort dru.
Du blanc, du blanc, partout, sur les toits, dans la rue,
Toute surprise encore de la neige imprévue,
Sur l’arbre nu qui tend ses squelettiques branches,
Sur le jet d’eau muet où le palmier se penche.
Et c’est chose si rare en ce tiède pays,
Que les petits oiseaux en sont tout ébahis,
Il neige un peu encore et c’est vraiment charmant..
Un fin duvet de cygne est lancé mollement
Du ciel gris et morose où le soleil se cache,
Jaloux de la splendeur de la neige sans taches
Mais voici qu’il se montre, il est déjà dehors,
De la blanche parure il a juré la mort.
Et la neige s’efface aux rayons du soleil
Comme aux désillusions, nos beaux rêves vermeils.
1931