Poème de Louis Ozoux (1869-1935) – LA RÉUNION (France)

Flots bleus et verts tachés des barques aux focs blancs
Qui montrez dolemment sur une grève blanche ;
Môle antique et noirci, dur éperon qui tranche,
Portant le grondement et l’écume à ses flancs.
Parmi des sables bas, un long et mol étang
Où le vieux cocotier se reflète et se penche ;
Où la Ravinne exquise, en murmures, s’épanche,
Et qui flue à la mer, très lent, en serpentant.
Sous les arbres ombreux la route claire et douce
Que les grands filaos feutrent de paille rousse ;
Des jardins toujours frais d’aubergines et d’aulx ;
Et des collines d’or, diadème de l’anse
D’où les zébus gibbeux s’acheminent vers l’eau
Et qui montent par bonds jusqu’au Bénare immense.
Poème emprunté au site http://www.mi-aime-a-ou.com