Chanson d’Ahmed Chawqi (1868-1932) – ÉGYPTE

Ému, ô riveraine de la rivière, j’ai revu ton souvenir
comme des rêves
Je me suis représenté ton amour dans ma mémoire
et dans mon songe car les souvenirs sont l’écho
volubile des années.
Je suis passé par les jardins de la colline verdoyante
où je j’avais l’habitude de te voir
Des visages et des regards m’ont souri j’ai alors
retrouvé dans leur souffle ton sourire
Je ne savais ce qu’était la vraie étreinte jusqu’au
jour où, tendrement, mon bras t’a enlacée
Les formes de ton corps ondoyèrent sous ma main et
tes joues s’en enflammèrent
Je suis alors entré dans deux nuits: ta chevelure et le
soir qui descendait et j’ai embrassé comme un clair
matin ta bouche
Les paroles se sont tues et mes yeux se sont dans le
langage de l’amour adressés aux tiens
Ni la veille ni le lendemain ne faisaient plus partie
du temps qui n’était plus tout entier que l’instant de
ta confiance
Texte original


Poème emprunté au Centre culturel du livre
Traduction de Jalel Gharbi, disponible sur :
http://kapitalis.com