Poème de Claude Dussert (1947-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

Je t’aperçois à peine derrière les barbelés
Dans tes yeux la tristesse se lit, cristallisée
Dans tes rides affleure une vie de tourments
Ton cœur saigne à flots, tu gémis doucement
Devant cette frontière hérissée de piquants
Tes espoirs de voyage s’écoulent tristement
Les fleurs des champs que tu avais cueillies pour moi
Dans tes mains déchirées se sont fanés d’effroi
Ton journal est rempli à ras-bord de soupirs
De taches de mépris, d’amers souvenirs
De pluie, de vent, de haine, de rides de tortures
Je perçois tes désirs au fil des écorchures
Qui balafrent ton corps et assèchent tes pleurs
Jamais je n’oublierai tes yeux et la terreur
Qui filmaient le décor crevassé du désert
Je ne sais plus que dire aux Dieux de l’univers.
Je vomis quelques mots aux frontières imbéciles
Dressées pour nous soumettre à la pensée débile
De Tyrans désœuvrés par des idées stériles
Qui rêvent de régner sur un monde servile.
De ces temps décousus par tant d’intolérance
Je voudrais t’envoyer une lueur d’espérance.
16 Octobre 2022