Chanson d’Éric Vincent (1946-) – FRANCE

… Une chanson pour le poète Senghor
Faut trois notes pour faire un accord
Trois accords pour une chanson
Un peu de terre d’air et de feu
Sept couleurs pour un arc-en-ciel
S’il faut de tout pour faire un monde
Si des différences naît l’harmonie
Nos solitudes se confondent
A l’épicentre de la vie.
« Je suis noire et je suis belle
Oh ! filles de Jérusalem… »
Joyau d’ébène sur argent
Marqueté sur la peau du temps
Tu m’éclaires d’inconnues Sylphide
Es-tu l’Afrique ou bien son mythe
Quand on me parle de l’Atlantide
Un tam-tam me remue les tripes.
Faut trois notes pour faire un accord
Trois accords pour une chanson
Un peu de terre d’eau et de feu
Sept couleurs pour un arc-en-ciel
S’il faut de tout pour faire un monde
Si des différences naît l’harmonie
Nos solitudes se confondent
A l’épicentre de la vie.
Moi, je tourne autour de la terre
D’île en île comme un vagabond
Assoiffé de rencontres j’erre
Et je cherche au fil des liaisons
L’autre qui saura sans mystère
Raviver mon feu de passions
Éclaboussant de sa lumière
Le tas de cendre de ma raison.
Faut trois notes pour faire un accord
Trois accords pour une chanson
Un peu de terre d’eau et de feu
Sept couleurs pour un arc-en-ciel
S’il faut de tout pour faire un monde
Si des différences naît l’harmonie
Nos solitudes se confondent.
Bipède, cette manie perverse
De te tapoter le bide
Te fait voir un monde à l’envers
Et ton progrès mène au suicide
Rien ne va plus dans cette foire
Les jeux sont faits la boule vacille
Des paumés débarquent par milliards
Sous un nuage de dioxine.
Faut trois notes pour faire un accord
Trois accords pour une chanson
Un peu de terre d’eau et de feu
Sept couleurs pour un arc-en-ciel
S’il faut de tout pour faire un monde
Si des différences naît l’harmonie
Ma solitude se confond
Là tout au centre de ta vie.
Poème emprunté au site Unesdoc