« Le cri d’un prince abandonné » d’Éric Mwetre

Poème d’Eric Mwetre (1993-) – Partenaire d’AFROpoésie – RDC

L’Apothéose de la guerre (1871) de Vassili Verechtchaguine

Il crie derrière toi le sang de ton frère,

Celui que tu massacres et saccages

Que tu envoies à l’abattoir comme un mouton

Soumis aux jeux du carnage.

Ô caïnisme des derniers jours, tu éprouves des vies !

N’est-ce pas pour le sol des aïeux 

Que tu perds les sens ?

Ton fusil ne régale que des macchabées

Et des temples deviennent morgues

Pour reposer des âmes longtemps en dispute.

Réveille donc ta vaillance ô prince nouveau,

Rappelle-toi de la garde de ton frère qui gémit,

Donne ta main à couper pour des milliers,

La nation entière jubilera de ton zèle

Comme les Simba honorés au Ciel de nos dieux

Comme Jeanne d’Arc dans son arc de gloire.

Engage-toi homme valeureux,

Toi que la voix angélique appelle « Moïse »

Sauve des âmes léguées en enfer

Par des haches aux hanches des princesses du coin

Que déjà on nomme terrain des rings

Où éclate des larmes sans cesse, des chants d’adieu ;

Alors de nouveau, tu reviendras !

Mon fils refuse de naître …

Son vrai destin cesse de paraître

Son diable récuse de comparaître…

Quelle terre pourrait l’accueillir ?

Il appelle : viens dire un mot 

Ô notre coquetier,

Car si immense était l’espoir

En qui faisait des rois, notre frère.

Et bien parleur, notre beau-fils, agis !

Au sein de sa mère, il gémit :

Y a-t-il qui peut sauver l’homme ?

L’œuf refuse l’éclosion lampassée.

Aussi préfère-t-il rester inconnu du bel immonde

Direz-vous encore des mots, des mots, encore des mots ?

Non, vos cribles humanistes 

Ne révèlent pas vos sens,

Pourtant : bien dire fait rire les rides,

Et : bien faire fait taire des filous.

Ils nous en veulent tous,

Car spolier le jardin est leur désir

Mais jamais, tous ne crèveront,

Un seul survivra étoile à la main

Eden vivra 

Et la mitrailleuse 

Sera changée en douce croix

Qui rappellera l’amour de qui veut la paix,

Et le missile en missel 

Pour célébrer la gloire de ce sol rouge.

Il est déjà désaltéré du sang,

Ce vain vin qui a tant enivré

Et dont les robes de funérailles se sont rougies ;

Il a déjà soif de sommeiller et rêver,

Vivre en paix !

ericmwetrem@gmail.com

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