Hommage d’Arthur Haulot à L.S. Senghor

Poème d’Arthur Haulot (1913-2005) – BELGIQUE

Léopold Sédar Senghor à Amsterdam avec Beatrix des Pays-Bas en 1974 – Rob Mieremet / Anefo

A Léopold Sédar Senghor,

merci pour ce superbe pont que votre poésie a créé

entre l’Afrique et l’Europe

Viennent les temps étranges où s’éteignent les fêtes

où les derniers éclats des soleils affadis

s’épuisent sous le poids des malédictions

C’est le temps où les hommes d’ultime trahison

ont perdu la salive de leur dernier serment

le temps où les enfants renoncent à l’espoir

où les mères défont les derniers nœuds du jour

où les clameurs des peuples abrutis de terreur

remplissent les déserts des plus grandes cités

C’est l’instant ou jamais de prendre la parole

l’abriter en son poing contre les vents du Nord

la nourrir de son sang de sa peur de sa force

lui donner l’humble poids du plus petit oiseau

le prix du vent ténu sous-jaçant la bourrasque

l’illusion d’un éclat au plus sombre des nuits

C’est l’instant sans mesure sans trace ni pardon

attendu espéré nié noué de haine

délavé dépouillé désincarné surpris

où toute honte bue et tous dieux refusés

l’homme reprend le monde et la terre et la vie

pour tout recommencer

Poème emprunté au site https://unesdoc.unesco.org/

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