Trêve de temps

Monia Boulila (1961-) – Partenaire d’AFROpoésie – TUNISIE

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Enfant, j’ai égaré ma fée

J’ai inventé un autre jeu.

Et j’ai aimé mon invention

Depuis que d’autres jeux j’ai inventés !

A vingt ans, j’ai inventé un jeu fou

A trente, un jeu-rêve

A quarante, un jeu d’Or.

Mais à cinquante, qui ne le sait ?!, commence la vie !

Alors je me suis mise à jouer,

Après avoir cru l’avoir inventé

seule et avec l’autre, le jeu-vie !

Loin du miroir, loin du temps,

Importe peu la fresque en rides

Et la lactescence de ma noire chevelure !

Puisque au détour d’une cavale

S’est posé dans ma paume l’amour

Epervier à ses heures

Et, au crépuscule, troubadour

Qui vadrouille de souvenir en souvenir

Son jeu-vie de chaque jour.

Scribe quinquagénaire à la plume nerveuse

Je joue à la marelle des mots  

Voguant parmi les éternelles marées et rivages

Semant dans leur limon la question du verbe!

Et puis j’attends…

Ici, les gerbes en or font de la vie une fable

Là, poèmes et légendes

Suturés de silences et de refrains

Ondes marines et de labour

Qui font sur ma peau brune

Couleur de datte mûre

Courir de tièdes frissons.

Même l’aurore ne distingue plus

Si la fillette au regard coquin

Rêve encore ou la folie l’a emportée

Au loin se lève le cri de la marée

Ramenant l’enfant qui joue

A la rive de la réalité

Mais comme si ne se souciant de rien

Au loin, et je la vois !,

Ma fée entame sa résurrection !

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