Poème de Rodrigue Hounsounou (1986-) – Partenaire d’AFROpoésie – BÉNIN
Illustration: La Crucifixion, Évangiles de Rabula, 586, Bibliothèque Médicéo-Laurentine.
Dans les vicissitudes de leur vie,
Des ex-tôlards à la rencontre de Dieu,
Cherchent la repentance et la foi.
C’est Dieu qui donne la joie.
C’est Dieu qui pardonne aux odieux.
Mais l’Église est moins tolérante.
Leurs crimes, collés à leur front
Comme des étiquettes d’un pavillon,
Font revivre le film de leurs actes
Horribles, malsains ou pervers.
La société les rejette sans aloi.
Et pourtant, ils ont la foi.
Ils le disent avec ferveur: des ouverts !
Ils le chantent et le crient d’ailleurs
Tous les dimanches avec fureur.
Cependant, ils ferment tels des hordes
La porte à l’amour et à la miséricorde.
C’est l’échec de la réinsertion.
Crimes commis avec préméditation,
Crimes commis par auto-défense,
Crimes commis par inadvertance ;
Ça leur collent à la peau.
Ils sont mal dans leur peau.
Ils sont mal vus de leurs pairs.
Et ils le paient très cher.
C’est ce refus de tolérance
Qui les replonge dans la violence ;
Ce qui fait d’eux des repris de justice
Sans complaisance.
A bas l’Église sans rémission !
A bas le Chrétien sans commisération !
A bas la Société sans tolérance ;
Initiatrice de violence et de vengeance !
Retrouvez la chronique précédente en cliquant ici