Poème de Lâadi Flici (1937-1993) – ALGÉRIE
Casbah des dockers
des pères de famille
des chômeurs
des frères et des sœurs
qui déversent des larmes d’amertume
des honnêtes hommes et des imams
Casbah des prostituées
des souteneurs et des proxénètes
Casbah blanche des touristes
en mal de romantisme
N’oublie pas que je suis un des tiens
et aujourd’hui loin de toi
Je revois mon visage sale
mes vêtements déchirés
mes pieds nus
mes amis qu’on appelait
les yaouleds
les cireurs
et les voyous
ma jeunesse
et l’école où je n’allais
qu’au début de l’année…
1957