Poème d’Aïcha Mansoor (1996-) – MAURICE

Je volai autrefois au-dessus des montagnes
qui furent vierges comme des enfants, vertes
comme une immense plaine de campagne
d’arbres de fleurs de feuilles couverte
je volai autrefois au-dessus des océans
dont l’eau fut d’une pureté d’éden
de laquelle je vis des vies jaillissant
en formes de dauphins de baleines
je volai autrefois au-dessus des forêts
dont la fraîcheur fut le musc de la pluie
d’humidité et d’exotisme arborées
par le cris des cigales animées la nuit
je volai autrefois au-dessus des nuages
qui flottèrent comme des brins de coton
m’accompagnant dans mon voyage
tempérant la chaleur là où ils vont
je volai autrefois dans un meilleur monde
où la trace de l’homme fut discret
mais je ne reconnais plus cette hécatombe
de terre saccagée, de ciel pollué.